Le retour en force du « dumbphone » : un phénomène générationnel

De plus en plus de jeunes, notamment issus des générations Z et milléniaux, optent pour des « dumbphones », ces téléphones mobiles basiques dépourvus de fonctionnalités avancées. Dans un monde dominé par les smartphones, ce choix peut paraître surprenant. Que se cache-t-il derrière l’adoption grandissante de ces appareils ?

Déconnecter pour mieux vivre ?

Face à la multiplication des écrans et au rythme effréné imposé par les réseaux sociaux, la quête d’une déconnexion partielle semble être une préoccupation majeure pour les jeunes générations. Les dumbphones leur offrent une alternative intéressante, leur permettant de rester joignables tout en s’affranchissant des sollicitations constantes qui caractérisent l’utilisation des smartphones.

Les avantages du « dumbphone »

• Moins de distractions : sans accès aux réseaux sociaux et aux multiples applications, le temps passé sur son téléphone diminue significativement.
• Une meilleure gestion du temps : ne pouvant pas utiliser leur téléphone pour travailler ou se divertir, les utilisateurs de dumbphones sont souvent contraints de planifier leurs activités autrement, ce qui les incite à mieux gérer leur emploi du temps.
• Un impact positif sur la santé mentale : la diminution des notifications et des sollicitations en ligne permet de réduire le stress et l’anxiété liés à la comparaison sociale et à la pression exercée par les réseaux sociaux.
• Une batterie plus durable : les dumbphones consomment généralement moins d’énergie que les smartphones, ce qui leur permet de tenir plus longtemps sans recharge.

Un phénomène générationnel

Le retour en force des dumbphones s’inscrit dans une volonté de retrouver une certaine indépendance vis-à-vis des technologies. Cela concerne principalement les générations Z et milléniaux, bien qu’ils soient souvent qualifiés de « natifs du numérique » pour avoir grandi avec les smartphones. Cette tendance se traduit également par un engouement pour les téléphones « Flip Phone » ou à clapet, symboles de la nostalgie des années 2000. Des célébrités telles qu’Anna Wintour, Rihanna et Ed Sheeran ont d’ailleurs déjà adopté ces modèles.

Les causes de ce retour aux sources

• La prise de conscience des risques liés aux écrans : l’impact négatif des écrans sur la santé mentale et physique est régulièrement pointé du doigt, poussant certains à chercher des alternatives moins nocives.
• La recherche d’une authenticité perdue : face à la superficialité des interactions en ligne, l’utilisation d’un téléphone basique peut inciter à privilégier des relations plus vraies et moins virtuelles.
• L’attrait pour la simplicité et la sobriété : dans un monde toujours plus complexe, l’utilisation d’un appareil simple et fonctionnel a quelque chose de rassurant et d’apaisant.

Un marché en plein essor

Le regain d’intérêt pour les dumbphones se traduit par des ventes en hausse. Par exemple, aux États-Unis, HMD Global, le fabricant des téléphones Nokia, a vu ses ventes de téléphones basiques augmenter en 2022. Cette croissance s’explique notamment par la demande des jeunes générations, mais aussi par celle d’utilisateurs souhaitant disposer d’un téléphone d’appoint ou d’un modèle résistant aux chocs et à l’eau pour certaines activités spécifiques.

Les marques qui tirent leur épingle du jeu

• Nokia : véritable symbole des années 2000, la marque finlandaise propose plusieurs modèles de téléphones basiques et résistants, tels que le Nokia 3310 ou le Nokia 8110.
• Motorola : autre géant de l’époque pré-smartphone, Motorola mise sur un retour aux sources avec des téléphones à clapet comme le Motorola Razr.
• Punkt : cette entreprise suisse se positionne sur le créneau du « digital minimalism » en proposant des téléphones simplifiés et design, comme le Punkt MP02.

En conclusion, l’essor des dumbphones semble être le reflet d’une prise de conscience des enjeux liés à l’hyperconnexion et d’une recherche d’équilibre dans notre rapport aux technologies. Ce phénomène générationnel pourrait bien inciter les fabricants à repenser leurs offres et à proposer des solutions plus adaptées aux besoins actuels.